Depuis le 11 janvier, la troupe du spectacle « Les dix commandements : l’envie d’aimer » retrouve le public parisien à la Seine musicale pour trois semaines de représentation avant de reprendre une tournée triomphale. Partout le public conquis se rue pour applaudir les artistes qui reprennent avec brio ce show mis en lumière dans les années 2000 avec sa nouvelle mise en scène de GIULIANO PEPARINI.

Bien évidemment tout le monde connaît l’histoire des dix commandements, épisode fondateur biblique qui a été tant de fois adapté, notamment en film en 1956. Moise, un enfant juif, est sauvé des eaux par la femme de Pharaon qui l’élèvera comme son fils. Tout se passera bien jusqu’à ce que Moise prenne la defense des Juifs, exploités par Pharaon, parce qu’il comprend qu’il fait partie des leurs. Il devient alors un guide pour son peuple qu’il mènera hors d’Egypte.

Cette nouvelle version mise en scène par GIULIANO PEPARINI donne une vision différente de celle du spectacle des années 2000. Les projections diffusées sur des voilages de part et d’autre du plateau apportent une volupté visuelle assez magique qui transporte le spectateur dans un ailleurs dès les premières minutes. Les couleurs choisies, les images font référence aux peintres orientalistes du XIXe siècle. Cela apporte une réelle identité à cette mise en scène. On confond les voilages avec les projections. On sent la chaleur de l’atmosphère. Chaque tableau y est présenté avec une esthétique bien précise. On gardé en mémoire ce cœur des femmes sur « Mais tu t’en vas » ou la force de l’ouverture de la Mer Rouge avec l’époque « Mon frère » ou en encore la déchirure des dix plaies.

Les chorégraphies mettent le corps en avant : corps des esclaves mis à mal et maltraité, corps de Pharaon mis en valeur, corps des femmes dans toute leur sensualité. On revoit Moise transporté par les soldats à l’aide de bâtons avant d’être exilé sur « Sans lui ». Les nombreux danseurs apportent une réelle valeur ajoutée à cette mise en scène par leur présence et leur dextérité. Les mouvements sont beaux, parlants et au service de l’histoire, tout comme les lumières et les costumes. 

Une des grandes forces de cette nouvelle mise en scène est d’avoir su trouver des interprètes à la hauteur des chansons incontournables du spectacle. Il était difficile pour tous de faire oublier le regretté Daniel Levi, inoubliable Moise.  Un très beau clin d’œil lui est d’ailleurs réservé en hommage à la fin du show. Cependant, on trouve dans BENJAMIN BOCCONI un artiste magistral qui n’a rien à lui envier et apporte à Moise sa personnalité et son expérience. Il nous touche réellement lors de ses diverses interprétations et sa voix s’envole avec tant d’aisance que le public en est ébahi.

Les autres artistes ne déméritent pas et l’on pourrait s’attarder sur chacun d’entre eux avec autant de qualificatifs positifs.

SARAH KOPER et AWA SY interprètent les mères de moise avec une grâce incroyable et une aisance dans les aigus qui provoquent des frissons dans la salle. MARGARYTA BUISAN nous présente une Sephora tout en douceur et en tendresse. LEELOU GARMS laisse son cœur se déchirer sur « L’inacceptable » avec beaucoup de vérité. SHARON LALOUM et JULIEN ARCURI nous touchent par leur fraîcheur et la justesse de leur interprétation. DAVID LEMPELL est un Ramses plein de rage et puissance. TONY BREDELET emporte toute la salle sur « La peine maximum » qu’il interprète avec beaucoup de force et de sensibilité.

Bien évidemment, on ne peut parler des dix commandements sans évoquer des tubes comme « L’envie d’aimer », « La peine maximum », « Mon frère », « Le dilemme »… des titres qui reprennent tout leur sens dans cette nouvelle version. On se rend compte également de la beauté de certaines partitions vocales qui laissent la part belle aux envolées lyriques des chanteurs : « Laisse mon peuple s’en aller », « Mais tu t’en vas », « Chacun son glaive ». On est sur de la haute voltige vocale et les interprètes s’en acquittent avec brio. Ajoutons à cela le titre « Croire », création de ce spectacle qui a dit adieu à deux titres.  Le public ressort en chantant, des airs plein la tête. On se rend compte que la France, longtemps qualifiée comme n’aimant pas les grandes voix, est devenue une patrie qui aime chanter et qui sait le faire !!

N’attendez plus pour voir cette version des « Dix commandements, l’envie d’aimer ». Vous serez conquis.

Audrey C.

Musique : Pascal Obispo

Mise en Scène et Chorégraphies : Giuliano Peparini

Textes : Lionel Florence et Patrice Guirao

Scénographie Virtuelle : Patrick Neys / Drop The Spoon

Avec : Sarah Koper, Margaryta Buisan, Leelou Garms, Sharon Laloum, Awa Sy, Julien Arcuri, David Lempell, Benjamin Bocconi, Tony Bredelet.

Danseurs : Artemus, Lorenzo Dasse, Etienne Meunier, Nacim Guanibi, Kevin Moulin, Lili Felder, Sebastien Cuizan, Caroline Bouquet, Swann Gougeon, Antonio Terrestre, Michael Lips, Alexandre Lemeunier, Naomie Jean Gilles, Lilian Gagnaire, Simone Terribile, Yanice Djae, Angelina Pralus, Justine Catala, Thea Bautista, Sarah Paquot, Amandine Christin, Michael Biasi, Oleksandr Kobernyk, Jaane Capelle-N’diaye, Gabriel Pretet, Theo Derathe, Anthony Agnello

Où ? A la Seine Musicale île Seguin 92100 BOULOGNE BILLANCOURT et en tournée

Quand ? DU 11 JANVIER AU 2 FÉVRIER 2025

Durée du spectacle : 2h40 (avec entracte)

Tarifs : de 25€ à 95€


Chronique publiée le 05/ 02/2025 sur La rue du bac.

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